Évolutions récentes des lois et mesures anti-corruption en Ouzbékistan.

Ouzbékistan, le pays le plus peuplé d’Asie centrale, est en pleine transformation depuis l’arrivée au pouvoir du président Chavkat Mirziyoyev en 2016. Avec une poussée renforcée des réformes économiques, de l’amélioration du climat des affaires et de l’ouverture aux investissements internationaux, la lutte contre la corruption est devenue un enjeu majeur pour le gouvernement. Ces dernières années, l’Ouzbékistan a mis en place plusieurs lois et mesures anti-corruption, témoignant d’un fort engagement à favoriser la transparence et la responsabilité dans ses secteurs public et privé.

Renforcement du Cadre Légal

Une des étapes notables franchies par l’Ouzbékistan est la création d’un cadre juridique solide visant à lutter contre la corruption. Le pays a adopté une série de nouvelles lois et des amendements à la réglementation existante pour se conformer aux normes internationales. La Loi Anti-Corruption, initialement promulguée en 1997, a fait l’objet de réformes importantes afin de couvrir un large éventail de mesures contre les pratiques corrompues. Cette loi est essentielle pour guider la mise en place de mécanismes institutionnels et de processus pour prévenir, détecter et traiter la corruption.

Mécanismes Institutionnels

Pour coordonner et superviser les efforts anti-corruption, l’Ouzbékistan a mis en place en 2020 l’Agence Anti-Corruption. Cet organe autonome est chargé d’élaborer des politiques nationales anti-corruption, de surveiller leur mise en œuvre et de mener des enquêtes. L’agence joue un rôle crucial en veillant à ce que les fonctionnaires publics respectent les pratiques de transparence et de responsabilité, travaillant en étroite collaboration avec les autres organismes d’application de la loi et les instances judiciaires pour garantir l’intégrité de la gouvernance.

Protection des Lanceurs d’Alerte

Un autre développement majeur dans la lutte contre la corruption en Ouzbékistan est l’introduction de protections juridiques pour les lanceurs d’alerte. Les personnes signalant des activités corrompues par des fonctionnaires ou des organisations bénéficient désormais de protections renforcées pour les protéger des représailles. Cette mesure encourage une culture de transparence et incite les citoyens à participer activement à l’identification et au traitement de la corruption sans craindre de représailles.

Réformes du Secteur Public

Le gouvernement ouzbek s’est également attaché à instaurer des normes éthiques au sein du secteur public. Un code de déontologie pour les fonctionnaires a été établi, assorti de programmes de formation visant à promouvoir l’intégrité, la transparence et la responsabilité chez les fonctionnaires. De plus, des efforts sont en cours pour numériser les services publics afin de réduire les possibilités d’interactions corrompues. Les initiatives de gouvernement électronique, telles que les portails en ligne des services gouvernementaux, visent à accroître l’efficacité et à réduire les interactions en personne où des pots-de-vin et d’autres pratiques corrompues pourraient survenir.

Transparence dans les Marchés Publics

L’amélioration de la transparence des processus d’approvisionnement public est un autre domaine d’intérêt majeur. L’Ouzbékistan a introduit des réformes dans ses lois sur les marchés publics pour garantir des procédures d’appels d’offres ouvertes et compétitives, réduisant ainsi les chances d’activités corrompues. La mise en place d’un système d’approvisionnement électronique a renforcé la transparence, permettant une plus grande surveillance publique et responsabilité dans l’attribution des ressources publiques.

Coopération Internationale

Conscient de la nature globale de la corruption, l’Ouzbékistan a renforcé sa collaboration avec les organisations internationales et les gouvernements étrangers. Le pays est partie aux principales conventions internationales anti-corruption, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC). En participant activement aux forums internationaux et aux accords bilatéraux, l’Ouzbékistan cherche à s’inspirer des meilleures pratiques mondiales et à coopérer sur des initiatives anti-corruption transfrontalières.

Enjeux et Perspectives

Malgré ces efforts substantiels, des défis persistent. La nature profondément enracinée de la corruption dans divers secteurs, ainsi que la nécessité d’une coopération continue entre le secteur public et privé, exigent une vigilance continue. Le rôle de la société civile dans la surveillance et la promotion de la transparence est tout aussi crucial. Cependant, la trajectoire actuelle des réformes et l’engagement du gouvernement laissent entrevoir des perspectives positives pour réduire la corruption en Ouzbékistan.

En conclusion, les récents développements en matière de lois et de mesures anti-corruption en Ouzbékistan favorisent un environnement plus transparent et responsable. Alors que le pays poursuit sa marche vers la modernisation économique et l’intégration internationale, la lutte contre la corruption reste une priorité majeure, promettant une meilleure gouvernance et une plus grande confiance des investisseurs dans le futur.

Liens suggérés :

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Intégrité mondiale

UzA – Agence nationale de presse de l’Ouzbékistan