Une histoire de la fiscalité au Soudan : De l’indépendance à nos jours.

L’histoire du Soudan, situé en Afrique du Nord-Est, est une toile de fond constituée de civilisations anciennes, d’expériences coloniales et d’une ère moderne tumultueuse. Alors que le Soudan naviguait de l’indépendance à nos jours, son système de taxation a évolué en réponse aux changements politiques, aux besoins économiques et aux défis sociétaux. Cet article explore les principales phases et transformations de l’histoire de la taxation soudanaise, mettant en lumière l’impact sur le paysage commercial du pays et sa population.

**Indépendance et premières années de développement du système fiscal (1956-1980)**

Le Soudan a obtenu son indépendance de la domination anglo-égyptienne le 1er janvier 1956. Les premières années de l’indépendance ont été marquées par la mise en place d’un système national de taxation conçu pour remplacer la structure du régime colonial. Le nouveau gouvernement cherchait à créer un système fiscal qui financerait les infrastructures, les services sociaux et les projets de construction nationale.

Pendant cette période, différentes formes de taxation ont été introduites, notamment les taxes foncières, les impôts sur le revenu et les droits de douane. Cependant, la mise en œuvre et l’efficacité de la collecte des impôts étaient souvent entravées par des défis administratifs, l’instabilité politique et le manque de personnel qualifié. Le secteur agricole, étant l’épine dorsale de l’économie soudanaise, était un point central pour les recettes fiscales grâce aux prélèvements sur la production agricole.

**Ajustements structurels et réformes économiques (années 1980-2000)**

Les années 1980 et 1990 ont été caractérisées par d’importants défis économiques, notamment des périodes d’hyperinflation, de sécheresse et de conflits civils. Pour stabiliser l’économie et obtenir une assistance financière internationale, le Soudan a adopté des programmes d’ajustement structurel prescrits par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Ces programmes comprenaient des mesures visant à réformer le système fiscal pour une meilleure efficacité et des bases fiscales plus larges.

Les réformes clés comprenaient l’introduction de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en 2000 pour remplacer l’ancien système de taxes sur les ventes. La TVA a été essentielle pour générer des revenus substantiels pour le gouvernement, bien qu’elle ait été critiquée pour être régressive et affectant de manière disproportionnée les groupes à faibles revenus.

**Revenus pétroliers et fiscalité (2000-2010)**

Avec la découverte et l’exploitation du pétrole à la fin des années 1990, le Soudan a connu un important essor économique, entraînant une augmentation des revenus publics. Les exportations de pétrole sont devenues une source de revenus majeure, et le gouvernement dépendait fortement de ce secteur pour financer ses dépenses.

Cependant, la taxation des revenus pétroliers présentait des défis uniques. La gestion des revenus et la transparence étaient fréquemment critiquées, et il y avait un manque persistant de distribution équitable de la richesse pétrolière dans tout le pays. Cette période a également été marquée par des degrés variés de conflit, notamment dans la région du Darfour et entre le gouvernement central et le mouvement d’indépendance du Sud-Soudan.

**Après la séparation et développements récents (2011 – aujourd’hui)**

La sécession du Sud-Soudan en 2011 a eu des implications profondes pour l’économie et le système fiscal soudanais. La perte de revenus pétroliers substantiels due à la séparation du Sud-Soudan, qui a pris une part importante des réserves pétrolières, a contraint le gouvernement soudanais à revoir et réaligner ses politiques fiscales.

En réponse, le gouvernement a mis en place des réformes visant à élargir la base fiscale et diversifier les sources de revenus. Des efforts ont été déployés pour améliorer l’administration fiscale, réduire l’évasion fiscale et introduire de nouvelles formes de taxation, y compris des droits d’accise sur les produits de luxe.

Malgré ces efforts, le système fiscal du Soudan continue de rencontrer des défis importants. L’instabilité politique, les sanctions économiques et les troubles sociaux ont souvent sapé la collecte efficace des impôts et la mise en œuvre des politiques fiscales. Les récentes transitions politiques, notamment la destitution du président de longue date Omar al-Bashir en 2019, ont suscité de nouveaux espoirs de réformes économiques et fiscales globales.

**Impact sur les entreprises et la société**

L’évolution du système fiscal du Soudan a eu des effets significatifs sur l’environnement commercial et la société dans son ensemble. Les entreprises au Soudan ont dû naviguer à travers des réglementations fiscales complexes et souvent changeantes, ce qui a souvent augmenté les coûts de conformité et généré des incertitudes. En outre, le secteur informel reste important, partiellement en raison des charges perçues de la fiscalité formelle.

Pour la société dans son ensemble, la fiscalité a été un outil à double tranchant; essentielle pour financer les services publics et les infrastructures, les politiques fiscales régressives ont souvent imposé des charges disproportionnées aux citoyens à faibles revenus. Le paysage fiscal en évolution continue de refléter la lutte en cours du Soudan pour équilibrer la génération de revenus avec l’équité sociale et la croissance économique.

**Conclusion**

L’histoire de la taxation au Soudan reflète le récit plus large du parcours politique et économique du pays. Des efforts d’après-indépendance pour établir un système fiscal national aux défis et réformes contemporains, les expériences du Soudan mettent en lumière les complexités de la politique fiscale dans un contexte marqué par le changement et l’adversité. Alors que le Soudan avance, il est crucial de garantir un système fiscal équitable, efficace et transparent pour sa stabilité et sa croissance économique.

**Liens connexes :**

Wikipédia

Encyclopædia Britannica

Banque mondiale

Fonds monétaire international (FMI)

Nations Unies (ONU)

OCDE