Comparaison des politiques fiscales du Koweït avec les autres pays du CCG : Une analyse complète

Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), comprenant le Koweït, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (ÉAU), le Qatar, Bahreïn et Oman, sont reconnus mondialement pour leur approche unique en matière de fiscalité et de politiques économiques. Parmi ceux-ci, les politiques fiscales du Koweït se distinguent par leur structure particulière. Cet article propose une comparaison approfondie des politiques fiscales du Koweït avec celles de ses homologues du CCG, mettant en lumière à la fois des caractéristiques uniques et des tendances communes.

Aperçu de l’économie et du climat des affaires du Koweït

Le Koweït est l’un des pays les plus riches du monde en termes de revenu par habitant, grâce à ses importantes réserves de pétrole. La découverte de pétrole au milieu du XXe siècle a transformé le Koweït en une économie à revenu élevé dotée d’un important système de protection sociale. Le gouvernement offre divers avantages à ses citoyens, notamment des soins de santé gratuits, une éducation gratuite et des subventions sur divers produits.

Le climat des affaires au Koweït est favorable, offrant des opportunités importantes dans les secteurs pétrolier et non pétrolier. Le pays diversifie progressivement son économie, promouvant des secteurs tels que la finance, l’immobilier et la construction. Malgré sa richesse, les politiques fiscales du Koweït sont conçues pour attirer les investissements étrangers et stimuler la croissance économique.

Politiques fiscales du Koweït

Le Koweït n’impose pas d’impôt sur le revenu des particuliers, qu’ils soient Koweïtiens ou étrangers. L’impôt sur les sociétés au Koweït est principalement destiné aux entreprises étrangères. Les actionnaires non koweïtiens des sociétés koweïtiennes sont soumis à un taux d’imposition fixe de 15% sur les bénéfices. De plus, les entreprises impliquées dans l’extraction de ressources naturelles sont soumises à des taux d’imposition spéciaux.

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) n’est pas actuellement en vigueur au Koweït, bien qu’il ait été discuté de son introduction à l’avenir. Le Koweït n’impose pas non plus de taxes sur la fortune, les plus-values en capital ou les successions.

Analyse comparative avec d’autres pays du CCG

Arabie saoudite :
L’Arabie saoudite a introduit la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à un taux de 5% en janvier 2018, qui a été porté à 15% en juillet 2020. Le royaume impose également un taux d’impôt sur les sociétés de 20% aux entreprises étrangères et une Zakat (une forme d’impôt islamique) de 2,5% aux sociétés saoudiennes et du CCG.

Émirats arabes unis (ÉAU) :
Les ÉAU ont mis en place une TVA de 5% en janvier 2018. Le pays n’impose pas d’impôt sur les sociétés au niveau fédéral, bien que certains émirats prélèvent des impôts sur les compagnies pétrolières et les succursales des banques étrangères. Les ÉAU n’ont pas d’impôt sur le revenu des particuliers.

Qatar :
Le Qatar impose un taux d’impôt sur les sociétés de 10% aux entités étrangères. Tout comme le Koweït, le Qatar n’impose pas d’impôt sur le revenu des particuliers. Le pays a mis en place une TVA de 5% dans le cadre de l’accord global du CCG, bien que sa mise en œuvre ait été reportée à plusieurs reprises.

Bahreïn :
Bahreïn a introduit une TVA de 5% en janvier 2019. Le pays n’impose pas d’impôt sur le revenu des particuliers ni d’impôt sur les sociétés, sauf pour les entreprises du secteur pétrolier et gazier, qui sont soumises à des impôts pouvant atteindre 46%.

Oman :
Oman a un taux d’impôt sur les sociétés de 15%, avec des taux plus élevés pour les entreprises du secteur pétrolier et gazier. Oman a introduit une TVA de 5% en avril 2021. Comme les autres pays du CCG, il n’impose pas d’impôt sur le revenu des particuliers.

Principales différences et similarités

La principale similitude entre tous les pays du CCG est l’absence d’impôt sur le revenu des particuliers, une politique qui est depuis longtemps utilisée pour attirer les expatriés dans la région. Cependant, la mise en œuvre de la TVA dans la plupart des pays du CCG marque un changement important pour diversifier les sources de revenus gouvernementaux loin de la dépendance au pétrole.

Le Koweït reste cependant l’un des rares pays du CCG à ne pas encore avoir mis en place la TVA, reflétant une approche prudente à l’égard de ce changement. Son taux d’impôt sur les sociétés relativement bas de 15% est en phase avec les tendances régionales, mais est spécifiquement ciblé sur les entreprises étrangères, le distinguant de certains de ses voisins.

Conclusion

Les politiques fiscales du Koweït, caractérisées par l’absence d’impôt sur le revenu des particuliers et une approche sélective de la fiscalité des entreprises, reflètent les priorités économiques stratégiques du pays. Bien qu’il existe des similitudes avec d’autres pays du CCG, en particulier dans le but d’attirer les investissements étrangers et de diversifier l’économie, l’hésitation du Koweït à mettre en œuvre la TVA souligne une position unique dans la région. Alors que les nations du CCG continuent d’évoluer dans leurs cadres fiscaux, les politiques du Koweït resteront un aspect crucial de son attrait en tant que destination commerciale et puissance économique au Moyen-Orient.